Un accompagnement du trouble du spectre autistique (TSA) avec la naturopathie est possible à travers divers outils tels que l’alimentation, des compléments alimentaires, des massages.
Selon plusieurs études , l’anatomie et la physiologie d’une personne ayant un TSA sont quelques peu différentes et peuvent engendrer diverses comorbidités associées. Le TSA s’accompagne souvent d’anxiété, dépression, épilepsie, maladies auto-immunes, troubles digestifs etc.
Pour le naturopathe 4 axes sont importants à travailler:
- L’immunité (principalement la neuro-inflammation)
- Le stress oxydant
- Le système digestif
- La méthylation
Mon mémoire portait sur l’anxiété dans l’autisme car j’estimais que c’était une des composantes très invalidante dans la vie de tous les jours pour ma consultante et selon elle cela lui gâchait littéralement la vie.
J’ai pu à travers les différentes études ; constater que dans le cas de l’autisme plusieurs déséquilibres prédisposaient à l’anxiété:
- Une dysbiose avec un manque de bactéries créant de bons acides gras à chaînes courte et un déficit en butyrate.
- Une hyperperméabilité intestinale avec des taux élevés de Zonuline .
- Un stress oxydant élevé avec un déficit en glutathion
- Une neuro-inflammation présente entrainant des déficit en sérotonine, des taux élevés de glutamate et peu de GABA.
- Un récepteur GABA A qui dans certains cas est reste excitateur créant des déséquilibres dans le SNC
- Une anatomie de l’amygdale quelque peu différente.
- Des carences micronutritionnelles qui entrainaient des défauts de méthylation et donc une mauvaise méthylation de l’ADN mais aussi de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la mélatonine et la noradréanaline.
Avec un bilan naturopathique et des analyses sanguines il est possible d’atténuer divers maux du quotidien.
Zoom sur quelques mécanismes physiologiques:
Un mécanisme naturel qui est la voie de la kynurénine à travers la déviation du tryptophane:
Selon une étude, dans le cerveau la voie IDO chez les autistes serait surexprimée et la voie KAT sous exprimée. Lâ voie IDO médiée par l’enzyme IDO (indoleamine 2 3 dioxygenase) est exprimée en réponse à une production de cytokines pro inflammatoires (IL1-IL6-Interferon).La neuro-inflammation dans le cas de l’autisme est donc un cercle vicieux et ce sur plusieurs plans. L’acide quinolinique est un agoniste des récepteurs NMDA à Glutamate, et à haute dose neurotoxique. De plus cette voie étant surexprimée , un déficit en sérotonine est également observé. Une hausse de glutamate et baisse de sérotonine peut donc entretenir un état anxieux, troubles du sommeil, dépression, épilepsie etc et une neuro inflammation. Le glutamate à haute dose affecte la survie des neurones due à une trop grosse dose d’entrée de calcium dans la cellule mais également affecte les cellules gliales comme les Astrocytes qui possèdent des récepteurs à Glutamate et médie leur synthèse et recapture au sein du cerveau. Les cellules microgliales qui sont des cellules immunitaires vont de ce fait sécréter encore plus de cytokines pro inflammatoires.
Un récepteur GABA A resté excitateur à l’âge adulte
Selon une étude réalisée chez des sujets autistes, le GABA qui est le principal neurotransmetteur chez le fœtus et médie toute réponse du système nerveux, serait grâce à l’action de l’ocytocine lors de l’accouchement principal inhibiteur. Hors comme mentionné sur le schéma ci dessus, les protéines KCC2 censées médier le gradient de concentration du taux de chlore dans la cellule nerveuse, serait défectueuses. Le chlore resterait élevé en intracellulaire et le GABA aurait un rôle excitateur.
Nous l’avons compris, l’inflammation est au centre de nombreuses problématiques de l’autisme mais elle n’est pas située uniquement dans le cerveau.
Zoom sur la barrière intestinale dans l’autisme
Comme nous le savons, l’intestin communique en permanence avec le cerveau par différents biais.La barrière intestinale et la barrière hématoencéphaliques sont étroitement reliées.
La zonuline, une protéine sécrétée par les cellules intestinales responsable de l’ouverture des jonctions serrées de l’intestin, a été mesurée en plus grande quantité chez les personnes avec TSA. Le rôle de la Zonuline est de contrôler l’étanchéité des jonctions serrées de l’intestin. En trop grande quantité, elle entraine une hyperperméabilité intestinale.
La barrière intestinale représenterait plus de 300m2 de surface chez un individu. C’est une surface en contact avec le milieu extérieur car l’on considère que ce qui est dans le tube digestif est externe à l’organisme. C’est une structure complexe qui est composée de facteurs mécaniques (mucus et l’épithélium), des facteurs humoraux (peptides anti-microbiens, immunoglobulines) des cellules immunitaires, musculaires et des neurones. Le rôle de cette barrière intestinale est donc primordiale en terme de défense de l’organisme. Elle permet également l’absorption d’ions, de nutriments et d’électrolytes. Beaucoup de plan B sont mis à l’œuvre avant d’arriver à une perméabilité de la membrane, seulement depuis 30 ans nos régimes alimentaires ayant changé ( plus d’additifs, mutation de la protéine du blé, perturbateurs endocriniens, gras trans, régime alimentaire peu diversifié et appauvri en fibres etc) épuisant les ressources de l’organisme. Dans le cas de l’autisme une prévalence pour les troubles digestifs seraient 4 fois plus importante que dans une population classique, leur présence serait associée à la sévérité de l’autisme (irritabilité, anxiété, dépression)
Alimentation sans gluten dans l’autisme
Il n’y a pas de consensus pour affirmer qu’une alimentation sans gluten puisse améliorer les signes cliniques de l’autisme, néanmoins , la gliadine une glycoprotéine de la famille des prolamines du gluten va se fixer à la surface de l’entérocyte et activer la signalisation de la Zonuline qui provoque l’ouverture des jonctions serrées. Hors dans le cas de l’autisme la zonuline est déjà présente en trop grande quantité comme cité plus haut.
En cours d’écriture….
Zonulin-Dependent Intestinal Permeability in Children Diagnosed with Mental Disorders: A Systematic Review and Meta-Analysis
The role of glutathione redox imbalance in autism spectrum disorder: A review
Elevated plasma gamma-aminobutyric acid (GABA) levels in autistic youngsters: stimulus for a GABA hypothesis of autism
The concomitant lower concentrations of vitamins B6, B9 and B12 may cause methylation deficiency in autistic children